ZPM construction de 51 logements collectifs mixtes à Montpellier
- Maitre d’ouvrage : ACM Habitat
- Maitre d’œuvre : PANARCHITECTURE mandataire / R2M économiste / AD2I BET TCE
- Site : Montpellier (34)
- Programme : construction de 51 logements (individuel / atelier Soho / collectif)
- Label & performance : RT2012 - 13%
- Type de Mission : complète loi MOP
- Cout des travaux : 4 800 000 € HT
- Surface : 3850 m² SDP (commerces, ateliers et logements)
- Livraisons : 2018
« À la question: « qu’est-ce que le paysage ? » , nous pouvons répondre : ce que nous gardons en mémoire après avoir cessé de regarder ; ce que nous gardons en mémoire après avoir cessé d’exercer nos sens au sein d’un espace investi par le corps. Il n’y a pas d’échelle au paysage, il peut se présenter dans l’immense ou dans le minuscule, il se prête à toutes les matières – vivantes ou inertes -, à tous les lieux, illimités ou privés d’horizon. Gilles Clément – Jardins, paysage et génie naturel – Collège de France/Fayard
Le caractère innovant du projet qui se traduit par l’engagement pour une urbanité intense : ville active, ville ouverte et évolutive, ville mixte, ville intense, ville nature, ville dense, …
Pour répondre à ces multiples enjeux nous avons cherché à penser le projet comme un paysage habité et animé du rez-de-chaussée jusqu’aux toitures.
Notre réponse se joue d’une morphologie urbaine unitaire à l’échelle de l’îlot mais qui par son fractionnement crée un paysage architectural en gradin ouvert au sud sur le cœur d’îlot. Cette idée d’une figure à grande échelle, du collectif à l’individuel, est un thème de composition très riche qui renvoie pour nous à l’idée de ville méditerranéenne qui intensifie les rapports dedans-dehors.
Notre proposition cherche à penser l’architecture comme un cadre ouvert qui permet, plus qu’il ne fige, une trame capable d’absorber les usages individuels exacerbés, propres aux modes de vie locaux.
Une ville minérale, où les usages débordent et colonisent une figure simple et harmonieuse.
Cette neutralité de la trame, comme figure capable, est également une réponse à l’environnement général de la ZAC voisine et des immeubles récents de l’avenue. A la « surenchère » formelle et stylistique très critiquable de la ZAC, nous souhaitons opposer ici une figure harmonieuse calme et intemporelle. Celle d’une architecture digne qui revalorise l’image du logement social et qui soit capable de résister au temps et aux modes.
L’autre idée forte réside dans la valorisation du cœur d’îlot imaginé par l’architecte coordinateur de la ZAC (ANMA et BOUDIER architecte) comme un paysage actif métaphore des jardins habités de méditerranée.
C’est pourquoi l’importance du paysage est encore présente jusque dans les unités de vie, que nous voulons ouvertes sur l’extérieur en lien avec l’usage fréquent des espaces extérieurs.
A toutes les échelles du projet, une grande attention est portée à l’intégration du nouvel édifice. Intégration dans le quartier, intégration dans les dynamiques de l’îlot, mais aussi intégration dans une tradition de constructive « rationnaliste », qui offre avec beaucoup de retenue la matrice d’une grande variété d’usages à venir.
Un épannelle croissant
Le projet cherche à valoriser la gradation des hauteurs bâties croissantes proposées sur l’îlot. Cette idée forte est soulignée dans notre proposition qui joue de cette situation d’îlot en « terrasse ouvert sur le paysage ». La répartition et le positionnement des volumes ainsi que leur toiture permettent de ne jamais créer de masques sur les toitures habitées tout en dégageant un maximum d’élévations sud.
Nous avons cherché à créer un maximum de toitures accessibles capables d’animer la rue comme le cœur d’ilot. L’identité de ce « quartier des toitures animées » est largement assumée en jouant avec les typologies de toiture à deux pans visibles. Cette figure architecturale compose le couronnement du projet et se retrouve ponctuellement en cœur d’îlot avec les typologies de maisons isolées. On retrouve également cette figure en rez-de-chaussée comme négatif des ateliers sur la rue n°1 de la ZAC.
La position et le retournement des volumes de toitures «domestiques» à deux pans permet de les associer systématiquement à des toitures terrasse jardin accessibles et équipées de pergolas dans le prolongement du bâti.
Habiter la cinquième façade
L’animation et la déclinaison des usages en toitures traduisent l’idée générale du « gradin actif » ouvert sur le cœur d’îlot, le parc public et la Lironde. C’est l’identité du quartier, celui de toitures animées qui traduisent une intensité des pratiques extérieures en lien avec le climat très favorable de la ville de Montpellier.
Des bandes plantées (toitures jardin avec 1m de terre) permettent d’apporter une végétation dense en limite de balcon comme réponse au vis-à-vis.
Certaines parties dédiées à de l’agriculture urbaine pourrons être imaginée afin d’introduire des usages individuels ou collectifs en toiture.
Imaginer de l’agriculture urbaine dans du logement sociale n’est pas chose évidente mais elle pourrait être introduit ne serait ce qu’à titre éducatif.
Des treilles métalliques légères capables d’accueillir de la végétation ou des protections amovibles mobiles permettront de créer des espaces ombragés utilisables à la forte saison.
Coté rue : une façade épaisse matrice d’usages
La façade respecte l’alignement sur rue demandé.
La façade sur rue fait ici l’éloge de l’épaisseur de la ville méditerranéenne dans une logique d’évidemment et de creux. Elle renvoie à une certaine tradition urbaine de composition verticale qui vise une élégance et une sobriété par des effets de rythmes et répétions de massivité.
Coté cœur d’îlot : une façade animée et habitée
Les façades sur cœur d’ilot jouent elles d’un effet d’animation de projection des usages vers les jardins et les espaces communs. Nous travaillerons les façades intérieures dans un esprit d’appropriation domestique et de rythmes variés. Des balcons et terrasses en saillies viendront créer des rythmes et évènements ponctuels.