RUGB restaurant universitaire Gaston Berger
- Maitre d’ouvrage : CROUS Aix-Marseille
- Maitre d’œuvre : PANARCHITECTURE
- Site : Marseille (13)
- Programme : restaurant universitaire, centre de formation, pôle tertiaire
- Cout des travaux : 1 900 000 € HT
- Surface : 1295 m² SDP
- Livraisons : 2025
- statut : chantier en cours
« révéler l’espace, transformer les usages »
« Révéler l’espace, transformer les usages »
Comment intervenir dans un bâtiment patrimonial pour dépasser les besoins techniques et fonctionnels et engager une nouvelle étape dans la vie d’un édifice ?
Notre réponse consiste ici à proposer de nouveaux usages et révéler l’architecture de ce bâtiment classé Architecture Contemporaine Remarquable.
Le bâtiment du Restaurant Universitaire fait parti d’un ensemble dit de la cité Universitaire Gaston Berger (initialement composée d’une résidence de 400 chambres, un restaurant de 400 places, une salle de conférence et un gymnase de 800m2). Achevé en 1960, l’ensemble est construit par l’architecte Jacques Berthelot accompagné de Christian Pichoux architecte d’opération.
Cette intervention cherche à créer des espaces dont la forme n’est pas liée à une fonction précise.
Pourquoi ne pas utiliser un gradin pour déjeuner ? Cette idée a priori absurde trouve son sens dans la polyvalence et l’appropriation qu’elle suggère. Elle permet de proposer un nouveau mode de repas plus informel et libre.
La cité universitaire n’ayant pas de foyer étudiant, ni d’espace de co-working nous avons proposé que cette salle puisse remplir cette fonction sur des temporalités hors restauration.
Le résultat est un espace très utilisé et investi par les étudiants en période de restauration et un lieu évènementiel en devenir pour la faculté.
Toute l’intervention se lit comme une succession d’actions ponctuelles pour révéler la force spatiale et les traces des 60 ans de pratiques du lieu.
Elle consiste à ouvrir le plancher pour relier les deux étages et créer un volume continu à grande échelle. Les portiques en béton armé de grande portée sont nettoyés et sablés pour en révéler toute l’expressivité. La toiture est ouverte pour augmenter les apports de lumière naturelle et baigner l’entièreté du volume.
Comme autant d’objets posés, chaque rajout prend des formes autonomes et réversibles pour donner de l’attention sans conditionner le futur du bâtiment.
La lisibilité de l’intervention se veut expressive et tenue : une géométrie autonome en bois et en brique brute.
Ce projet propose un travail attentif sur la matière, la forme et le confort d’un point de vue social, visuel, thermique et acoustique.
Zoom sur « la prouesse technique » du chantier :
L’intervention structurelle la plus ambitieuse consiste à ouvrir une trémie de 200 m2 dans une dalle en poutres caissons à nervures rapprochées, renforcée par une dalle de compression connectée. La découpe de cet ouvrage a été un défi technique. D’abord en raison de l’épaisseur et du ferraillage conséquents. Puis parce que cette déconstruction a dû être réalisée en site occupé. Et enfin, parce que nous avons jugé que les dalles de sol existantes en marbres situées sous la trémie devaient être protégées et maintenues en l’état.
Pour résoudre cette ambition et porter le gradin sans détériorer ce dallage, nous avons imaginé une structure métallique appuyée sur la base des anciens poteaux béton rendus inutiles par la création de la trémie. Ceux-ci ont été arrasés pour supporter un gradin en ossature bois ayant une masse propre et une charge d’exploitation inférieure à l’ancienne dalle. Cette stratégie a permis de porter un gradin conséquent sans aucune intervention d’infrastructure sur le dallage existant dont la valeur patrimoniale est entièrement préservée.
Le gradin est un ouvrage complexe, structurellement autonome, qui offre une mutabilité de l’espace auquel le maître d’ouvrage a été particulièrement sensible.