Description du projet
LJM logements rue Jean Martin
- Maitre d’ouvrage : CDC habitat, soumissionaire mandataire
- Maitre d’œuvre : PANARCHITECTURE / AB SUD ingenierie QE / ICM économiste
- Site : 63 rue Jean Martin (13005)
- Programme : 44 logements familiaux, 26 studios pour pension de famille, commerces/activités
- Label & performance : BDM bronze
- Type de Mission : cession amiable d'un immeuble de l'Etat dans le cadre de la mobilisation du foncier public en faveur de l'offre de logement social
- Surface : 4380 m² SDP
Un projet urbain contextuel
En réponse à la situation urbaine, notre stratégie consiste à proposer un gabarit qui assume sa monumentalité, tout en apportant une amabilité à son contexte et ses futurs usages. Ainsi, nous proposons un dispositif urbain cohérent et ambitieux socialement, comme support à la vie du quartier. La morphologie des batiments se traduit par une forme hybride. La stratégie de décomposition de la barre et de subdivision des volumes par des découpes verticales permet d’équilibrer la densité, de favoriser l’ensoleillement et la ventilation naturelle, et d’ouvrir visuellement le cœur d’îlot sur la rue.
Espaces partagés / le socle
Le socle est l’espace de synergie et de rencontre entre les futures activités, la rue et le cœur d’îlot.
Il se compose de deux niveaux : le RDC où nous proposons des programmes multiples, les locaux communs d’une pension de famille, les locaux d’activités, crèche, tissu associatif, espace de co-working et les parties communes des logements sociaux supérieurs (locaux vélos, poussettes, OM…).
La forte porosité de ce socle en fait un lieu de vie et de rencontre pour les habitants, les usagers des locaux d’activités et les passants du quartier, en lien direct avec l’espace public.
Les dispositifs de passages en cœur d’îlot sont des espaces généreux à l’image des ruelles d’activités des anciens faubourgs industriels. Caractérisé par un au sol continu en pavés, ils jouent un rôle fonctionnel de distribution générale (accès aux locaux d’activités, aux espaces végétalisés, …) et permettent d’accueillir une diversité d’usages communs en interaction avec divers programmes.Ces espaces continus entre interieur et exterieur flouttent les limites entre public et privé, offrent des vues sur les jardins et activités intérieures, et invitent au partage avec les usages existants. Ce socle offre ainsi un nouveau rapport à la rue, requalifiant d’une part les limites du projet et réaffirmant la rue comme un espace de qualité.
Espaces privatifs / les logements sociaux
Les gabarits sont minutieusement définis afin de répondre aux logiques d’ensoleillement, de ventilations naturelles et de vues indispensables aux espaces à vivre, à l’instar de la Charte de la Construction durable de la Ville de Marseille. Ainsi la totalité des appartements dessinés sont bi-orientés ou traversants.
L’usage des espaces extérieurs est primordial dans l’approche méditerranéenne de l’architecture. Chaque espace garde un rapport fort à l’extérieur. Nous proposons d’établir un travail typologique sur l’hybridation des espaces intérieurs et extérieurs. Ce sujet permet de traiter spatialement et non pas techniquement les questions du rapport entre intime et collectif. Les valeurs de convivialité, de communauté, de lien social doivent émerger de ces rapports.
Les toitures-terrasses ont été imaginées comme des espaces partagés, évolutifs et programmés, largement végétalisés avec des essences locales, le tout formant un jardin sur les toits avec des vues sur le grand paysage marseillais: Un tout à fortes ambitions sociales et méditerranéennes.
Habiter la cinquième façade
L’animation et la déclinaison des usages en toitures traduisent l’idée générale du « toit actif » ouvert sur le cœur d’îlot, l’espace public et le grand paysage. C’est l’identité du quartier, celui de toitures animées qui traduisent une intensité des pratiques extérieures en lien avec le climat très favorable de la ville de Marseille.
Ces toitures actives sont des espaces communs aux résidents, identifiables par des objets définissant les usages possibles sur chacune des toitures. En R+6, un large espace planté pour les potagers et jardins partagés, en R+5, une cabane en bois posée sur la toiture offrant un local de stockage pour les activités, En R+4, une structure métallique support d’activités sportives, ou des protections amovibles mobiles permettant la création d’espaces ombragés utilisables en forte saison. Ces éléments fabriquent des objets singuliers dans le paysage, offrant un univers des possibles en terme d’usage.
Coté rue : une façade épaisse matrice d’usages
La façade respecte l’alignement sur rue demandé et fait ici l’éloge de l’épaisseur de la ville méditerranéenne dans une logique d’évidement et de creux. Elle renvoie à une certaine tradition urbaine de composition verticale qui vise une élégance et une sobriété par des effets de rythmes et répétions de massivité.
Coté cœur d’îlot : une façade animée et habitée
Les façades sur cœur d’îlot jouent d’un effet d’animation de projection des usages vers les jardins et les espaces communs. Les façades intérieures proposent une écriture largement ouverte sur le cœur d’îlot calme et végétalisé.
Vivre entre ville et jardin
Notre réponse architecturale cherche à valoriser le principe d’îlot ouvert et de ville dense pour ses qualités d’usages traversants : la ville active côté rue et le cœur d’îlot protégé, végétalisé et lumineux.
Notre proposition cherche à révéler cette intention. Tous les « halls » sont traversants et ouverts, avec une visibilité sur les espaces plantés intérieurs, que ce soit de la rue Jean Martin ou du boulevard Jeanne d’arc.
Du boulevard Jeanne d’arc, une large traverse paysagère invite le regard et le piéton à découvrir les qualités du jardin. Ils donnent accès au cœur d’îlot, à l’ensemble des espaces partagés et aux programmes mixtes (crèche, télétravail, commerce).
De la rue Jean Martin, deux «failles» desservent les grands halls ouverts en double hauteur et donnent accès aux ascenseurs et aux escaliers « monumentaux » des logements sociaux.
Il défini ainsi un sol continu entre espace public et privé, permettant de multiplier les parcours du quotidien à l’échelle du piéton.
La ville minérale : l’intime naturelle
L’enjeu de l’enveloppe est ici assumé dans son caractère minéral et constructif. En réponse à l’économie du projet, nous proposons de rationaliser le mode constructif en béton armé bas carbone coulé en place.
Cette première enveloppe, épaisse, pérenne et protectrice est la première «couche» sur la limite de l’espace public et définit les gabarits du projet. Elle se dessine comme une grande trame rassurante et percée par de larges baies.
Se glisse à l’intérieur de cette première couche une seconde enveloppe, définissant la limite entre le dedans et le dehors des appartements.
Le décalage entre ces deux couches provoque des effets de profondeurs, de loggias, de porosités et de transparences qui qualifient les façades et leurs usages. Sa matérialité se compose d’une ossature et d’un revêtement bois sur sa face extérieure, générant une ambiance plus sage, plus intime avec les usages privés et l’intime.
Vivre une architecture méditerranéenne entre intérieur et extérieur
Les prolongements extérieurs généreux caractérisent le projet. Il s’agit de répondre à la logique de prolongation des pièces à vivre en proposant :
– Des pièces à vivre traversantes ou bi-orientés avec de grandes baies
– Des loggias sur rue qui sont des prolongements des espaces de vie
– Des balcons sur le cœur d’îlot qui sont le prolongement des espaces de vie sur le jardin proche, le cœur d’îlot végétalisé et le grand paysage.