LCF requalification du centre-ville de La Farlède
- Maitre d’ouvrage : commune de La Farlède
- Maitre d’œuvre : PANARCHITECTURE
- Site : La Farlède (83)
- Programme : construction d'un ensemble mixte (30 logements, halle de marché couvert, rooftop)
- Type de Mission : complète
- Cout des travaux : NC
- Surface : 3500 m² SDP
- Livraisons : 2024
- statut : en cours
« le péristyle comme figure permanente de centralité »
Ce projet ambitieux consiste à finaliser une stratégie urbaine engagée il y a plusieurs décennies par la ville.
Située au nord de Toulon, cette ville souffre d’un phénomène migratoire pendulaire dont elle cherche à limiter les effets.
L’enjeu est d’importance pour une commune ayant un pouvoir attractif fort et une forte croissance démographique. Il s’agit d’inventer un nouveau centre urbain capable d’intensifier ce territoire, de stabiliser sa population et d’en attirer une nouvelle plus jeune pour développer une mixité sociale et générationnelle.
Face à cette commande, nous avons cherché à proposer une stratégie urbaine forte, un projet capable de hiérarchiser et qualifier les espaces du public au privé en apportant une attention particulière aux usages.
En réponse à l’échelle importante du projet pour ce site, nous avons développé une stratégie de redéfinition des besoins en diversifiant les rapports entre bâtiment et espace public. Construire un projet de centralité qui rassemble des logements sociaux, des commerces et halle de marché de produits locaux avec roof top demande une attention particulière à la qualité urbaine du projet et son insertion spatiale et sociale.
Il s’agit de créer une place centrale et son front urbain, une façade urbaine qui traite de manière conjointe les limites de l’aménagement public central, la place du marché au sud, le parc de la Bastide au nord, et les espaces « résiduels » au contact de l’existant.
Pour répondre à ces enjeux, nous avons travaillé sur le principe du rez-de-chaussée actif : une galerie permettant de valoriser l’attractivité publique du projet exclusivement dédié à de l’activité. Cette galerie se décline sous la forme de passage (type d’espace public présent sur la commune), d’arcades, d’auvent (etc.) comme autant de dispositifs spécifiques (adapté au climat) et identitaires des villages provençaux.
L’idée est ainsi de créer une figure unitaire forte qui englobe et unifie l’ensemble de l’intervention. En réponse au caractère hétérogène du site (nouvelles opérations, diversité des d’architectures), à sa très grande dimension (espace surdimensionné pour un espace public investi), ce dispositif urbain, la galerie, permet d’asseoir le projet de centralité. Il renvoie à l’idée d’une urbanité forte, et incarne le nouveau centre ville.
Véritable péristyle urbain, il s’inscrit comme dispositif invariant d’une architecture intemporelle, permanente, épaisse, inscrite dans son milieu.
Cette proposition s’inscrit dans une recherche de sens qui par la permanence d’un dispositif permet dépasser les questions du style ou geste architectural. Il s’agit d’engager de nouveaux usages, d’initier une nouvelle pratique de centralité qui investie l’espace public, lui donne corps et le met en scène.
Ce dispositif architectural, urbain et paysager cherche également à révéler le site et sa topographie. Ce « socle urbain » dessine une horizontal dans le paysage qui absorbe et révèle la pente du site. Traité à l’ouest comme un soubassement de 3m (partie logements), il émerge à l’extrémité est à 6m (partie commerciale) permettant ainsi une adaptation des hauteurs aux programmes des îlots.
Un jeu de niveau et de plateformes successives permet d’accompagner la pente générale.
Ce dispositif permet de hiérarchiser les espaces vides, indispensables à la qualification des espaces publics.
Plutôt que de proposer un immense espace capable et hors d’échelle, nous pensons que le projet doit jouer avec des rythmes et une qualification des espaces :
1 la place centrale du marché : un espace capable à grande échelle (marché, journée des associations, festivals, etc. )
2 le mail provençal : un boulevard urbain animé, ombragé et propice à la promenade
3 la galerie : un catalyseur d’usages et d’animations (un espace protégé appropriable)
4 le passage : un espace de distribution et d’animation (un espace de respiration, de distribution et d’ouverture)
5 la placette : un espace public plus intime délimité par les galeries couvertes (exemple place François Villon Aix en Pce)
6 le parc public : un espace naturel de respiration au cœur du centre ville
Ce travail de forme urbaine n’est pas contradictoire avec l’idée de porosité et de transparence qui va permettre une qualification publique continue de l’ensemble des rez-de-chaussée.
Les usages extérieurs sont largement valorisés dans les projets de logements et de commerce :
– Larges espaces extérieurs privés (loggias) ou communs (bacons), circulations éclairées naturellement, ventilations naturelles, doubles orientations, toiture accessibles, toitures jardins…
Autant de dispositifs dont certains innovant permettent d’inscrire ce travail dans une recherche de qualité d’usage et d’engagement environnemental.
Ce projet s’inscrit dans une démarche Bâtiment Durable Méditerranéen en valorisant autant l’engagement social qu’environnementale de sa conception.
Perspectives : Irina Tsomia