Restructuration des bâtiments A1 & A3 de la résidence des Flamants, 74 logements collectifs
- Maitre d’ouvrage : 13 HABITAT
- Maitre d’œuvre : PANARCHITECTURE - mandataire / vGHcompany - Architecte associé / PAR AILLEURS PAYSAGE - paysagiste / IGETEC - Acousticien / R2M Economie OPC / INGENIERIE 84 - BE structure / DURAND - BE fluide, thermique, QE / BIMSKY - BIM MANANGER / VERDI - BE VRD
- Site : Marseille (13014)
- Programme : 74 logements sociaux et restructuration de l'espace public
- Type de Mission : Mission de maitrise d’œuvre pour la restructuration des bâtiments A1 & A3 de la résidence « Les Flamants », Marseille 14ème
- Surface : Bâtiment A1: TOTAL SHAB Logements: 2256 m2 / TOTAL terrasses: 1449 m2
Bâtiment A3: TOTAL SHAB Logements: 2519 m2 / TOTAL terrasses: 1483,8 m2 - statut : en cours
Transformer pour mieux vivre
La cité des Flamants est un ensemble emblématique des « quartiers Nord » de Marseille. Situé dans le 14ème arrondissement, elle a été construite entre 1970 et 1974 en limite de la ZUP n°1 de Marseille (Saint Barthélémy, Picon Busserine). Elle se compose de 24 blocs d’immeubles de 10 étages tous issus d’un modèle industrialisé (type Stribick M 400A de l’entreprise Stribick avec les architectes Jacques Carrot et Charles Delfante).
Elle s’inscrit dans une opération du renouvellement urbain (NPNRU) du territoire Flamants / Busserine qui depuis trente transforme les espaces publics et revalorise l’intégration des bâtiments dans leur contexte urbain et paysagé. Cette redéfinition du tissu urbain (trames, gabarits, limites privés publiques…) a donné lieu sur les Flamants à de nombreuse interventions allant de la simple rénovation thermique, a des changements d’usage (création de logements étudiants) ou des démolitions reconstruction (école d’infirmière et de travailleurs sociaux par exemple).
Ce projet de restructuration des bâtiments A1 et A3 et des espaces extérieurs de la résidence des Flamants finalise cette transformation du quartier initié il y a plusieurs décennies. Il vient marquer l’entrée nord-ouest du secteur urbain et relève à ce titre d’une importance particulière.
Sur ce périmètre d’intervention deux bâtiments (A2 et A3) ont été déconstruits pour dédensifier la résidence et ouvrir des percées visuelles. Un curage complet des deux tours restantes a eu lieu laissant deux coques de béton laissées brutes complètement à nu.
Notre principal objectif consiste à déstigmatiser ces logements sociaux et tourner la page d’une histoire récente dramatique. Il s’agit pour nous de rompre avec l’image du logement social en apportant du soin à l’architecture, à l’aménagement du site et une attention particulière aux qualités des préexistences bâties, paysagères et d’usages.
Notre ambition est d’apporter de la singularité aux logements (une identité forte) et de répondre aux enjeux d’adaptation climatique de ce patrimoine récent. Ce projet cherche à démontrer que la qualité d’un logement vient de la générosité des surfaces, du confort d’usage et de la qualité constructive des matériaux.
Créer des liens et hiérarchiser les espaces
Ce qui caractérise ces bâtiments préfabriqués en béton armé et leurs abords est sans doute le caractère homogène et autonome. Leur faible qualité d’insertion les rend indifférents au site d’implantation, à l’orientation, la topographie, le paysage ou les usages de la ville.
Notre intervention se donne comme objectif de tisser des liens en cherchant un ordre spatial contextualisé.
Cela passe par une redéfinition du rapport au sol des volumes bâtis qui cherche à relier bâtiment et aménagements. Nous proposons ainsi un travail sur la matière et la forme des rez-de-chaussée pour crée des continuités.
La parcelle est intégrée au maillage urbain et vient le continuer par la création d’un cheminement piéton Nord Sud permettant de relier le boulevard A. Ansaldi et l’avenue Raimu. L’interface de l’espace public et de l’espace domestique reste cependant traité de sorte à pouvoir en distinguer aisément sa limite.
Une place est créée au centre de la parcelle, en pied d’immeuble, où les bâtiments se font face. C’est par cette place que l’accès aux halls s’effectue. Le hall du bâtiment A3 est traversant ce qui lui permet un accès direct au parc de stationnement sur la partie est.
Retrouver un ordre
Notre proposition architecturale cherche à rompre avec la monotonie de ces bâtiments construits en série. Il faut sortir de la lecture répétitive des « petites fenêtres » et de la banalité des réhabilitations fonctionnalistes limitées au traitement thermique de l’enveloppe.
Pour ce faire, nous proposons de construire de généreux espaces extérieurs sur l’ensemble du pourtour des bâtiments. Proposer de larges espaces extérieurs en balcon et loggias permet de rompre avec la planéité et la pauvreté de l’architecture existante.
Pour donner de la singularité à ces deux tours nous proposons de les traiter selon deux registres opposés à l’image d’un dialogue entre les deux architectes.
Le bâtiment A3 présente ainsi un ordre horizontal, empruntant la figure des balcons filants à l’univers balnéaire. Cette écriture est celle d’une architecture du sud qui cherche à valoriser les usages extérieurs généreux.
Un évidement des balcons permet d’affirmer l’élancement du bâtiment, protège des regards et de singulariser chaque étage.
Le bâtiment A1 propose une trame verticale construite avec les mêmes consoles en demi-portiques que le bâtiment A3 mais retournés contre la façade existante. Il en résulte une étrange familiarité.
Le luxe c’est l’espace
Notre ambition et d’améliorer la qualité de vie des logements en offrant des pièces principales systématiquement en double orientation (suppression des appartements mono-orientés) ouvrant les séjours sur les pignons qui sont aujourd’hui pleins.
Nous proposons d’ouvrir les façades, d’agrandir l’espace par des prolongements extérieurs larges et confortables. Permettre une vie dehors dans des espaces thermiquement maitrisés c’est offrir un nouveau rapport à son environnement (éveiller les sens à l’abri du vent et du soleil) et permettre de faciliter les manières d’habiter différentes.